A u début de mon parcours musical, il y eu un cri, un long cri ininterrompu et strident, comme une naissance avec forceps, en effet, j'avais découvert le punk ! Je m'essayais tout d'abord à la batterie, mais un prof certifié de la méthode agostini me conseilla rapidement d'essayer le yukulélé, la flute à six schtroumpf, voire le gaffophone, tout mais surtout pas la batterie, car il était clair que cet instrument malgré mes avances pressantes, se refusait, effarouché, à moi. Je pu donc enfin assumer mon envie honteuse d'être star et réaliser mon rêve, être le Michel Delpech ou le Daniel Guichard punk underground français bref être égosilleur dans un groupe de bruit. L'appellation légitime défonce étant déjà prise par un groupe plus chevelu que nous, nous choisîmes avec mes camarades de lycée de l'époque l'appellation joviale de haine. Nom qui mettait tout de suite les gens à l'aise et qui étalait à la face du monde nos frustrations acnéiques de jeunes puceaux (pour être tout à fait franc, je n'avais pas d'acné, et les autres n'était plus tout à fait puceaux, ou peut être était-ce le contraire).


A près deux ans de répétitions en garages ou appartements (le garage du batteur et l'appartement du guitariste ou le mien pour être précis, avec des casseroles et leurs couvercles comme batterie et cymbales, et des répétitions que nous enregistrions sur cassettes, moi chantant près du micro dans un yaourt anglo heu…moldovaniaque, et après avoir explosé quelques chaines hi fi par des branchements inappropriés. Nous nous primes ensuite la vague after-punk dans la tronche et non pas cold, bande de jeunes tendrons incultes (Joy division, Wire, Gang of four, PIL, Siouxie, Human league, The cure) et choisîmes avec Franck le batteur un nom plus adéquat et toujours aussi rigolo : discipline (c'était ironique vu le bordel qu'était ce groupe au début) en référence à un obscur groupe américain : Catholic discipline, et l'image d'un enfant en uniforme comme repère graphique (l'époque était à l'anonymat, donc pas de photos de musiciens sur les pochettes). Nous fîmes plusieurs maquettes surtout chez nos amis de tragique bordello qui pratiquait un funk glaciaire mais qui pulsait bien, des concerts régionaux et participâmes à une compilation ukobach

avec d'autres groupes du coin. Royal le gars du label, étudiant à l'école de commerce nous avais donné pour tout émolument un disque chacun, en sachant que chaque groupe devait payer sa participation soit en gros 3OOO francs de l'époque, ce qui faisait une petite somme, disons 1000 euros de maintenant. L'enregistrement se passa entre les groupes, jour et nuit, sur une semaine pleine, soit en tout 24h pour deux morceaux mixage compris. Il parait qu'elle coûte bonbec maintenant chez les soldeurs alors que je n'en ai même plus moi-même, la vie est marrante parfois.


N
ous étions bien dans notre époque, mais tourné surtout vers l'Angleterre ce qui fait que notre look nous différenciait un peu des autres groupes lyonnais. J'ai longtemps été masqué sur scène pour vaincre ma timidité, et pour faire style, avec des bandelettes et mon bonnet de quand j'étions petit (tricoté au moins par ma grand-mère). Nous avons commencé à nous faire repérer par un public qui à formé ensuite celui de l'enfance éternelle Pour la petite histoire, parmi les groupes de la compile certains sont devenus danseurs ou compositeur pour Maguy Marin ( pacte noir ),font de l'electro sous le nom de Botom botom (international sin), un autre est critique de série télé, certains œuvrerait aussi dans le jeu vidéo ou les dessins animés en 3d. Pour les autres personnes du groupe, Francky le batteur est comédien, chanteur et continue à construire vaillamment son univers, Jean louis le guitariste est heureux papa et prof d'anglais, Pierre yves le bassiste est directeur artistique et financier dans une grosse entreprise s'occupant de sécurité informatique. Un de nos rapides claviers est programmateur en chef à couleur 3, une autre est pianiste plus ou moins concertiste à ce que j'en sais.... épivoila !