A la scission du groupe en deux nous décidâmes avec Franck Biasini le batteur, de partir tenter notre chance en Angleterre, mais après un mois de septembre financièrement et humainement peu probant, concrètement nous n'étions pas vraiment ces aventuriers que nous croyons être, nous retournâmes donc chez nos parents, fort contrit ma fois. Le nom était déjà choisi depuis quelques mois, nous voulions qu'il tourne autour de l'enfance, c'est Franck qui trouva : l'enfance éternelle , c'est aussi lui qui, mondain inébranlable trouva lors d'une fête mods, le bassiste Fabrice Della-malva qui incrusta dans l'équipe, le clavier Jerome Margotton.

 

Jerome Margotton

Jappris bien plus tard qu'ils voulaient (les fourbes) en fait débaucher Francky pour l'inclure dans leur groupe, car à cet époque trouver un bon batteur était chose peu évidente. Après l'idée leur est passé, semble t'il. Mais hardi petit, nous avions un concert en décembre à Nice dans une boite branchée, appelée l'Alexandra, et pas de répertoire du tout. En un mois pif pouf c'était torché ( bon il y'a prescription mais les textes n'était encore une fois que du yaourt franglais, ou presque, j'aurais du breveter le principe, je devenais avec le temps, spécialiste). Le concert fut chaotique mais marrant, après coup. Pour citer les exemples les plus marquants : le bassiste mort saoul, qui ne tenait pas debout avant de monter sur scène ne s'arrêta pas à la fin d'un morceau et continua pendant deux minutes à jouer tout seul avant de piger, à fond dans son truc. Je balançais des bonbons à la tête du public, et des petits pétards aussi, en proie à un délire chimique, à l'image de ce qui circulait à l'époque. Nous avions déjà dans l'idée de faire plus qu'un concert et de créer un univers scènique, avec décors et mises en scènes...

Aidé en cela en cela par la collection incroyable de peluches et autres poupées bizarres du sieur Francky dit « krépux » nous commençâmes à installer notre monde bizarre sur différentes scènes. Après avoir squatté et le matériel et le local, de différents groupes amis ( qui ne le restait pas toujours longtemps d'ailleurs, et que nous quittions parfois excédé, sur le point de nous prendre des coups de boules), nous trouvâmes enfin un local pour nous poser avec notre association : « des enfants du paradis ».
Nous pûmes enfin travailler sérieusement ( aussi sérieux que nous le fussions à l'époque, c'est-à-dire…. Comment vous dire, heu plus hédonistes que stakhanovistes !). Et surtout enregistrer des maquettes avec notre propre matos (un Tascam 8 pistes d'occase, qui a ensuite servi à enregistrer les premières démo du peuple de l'herbe et à vu Didier Morville plus connu sous le nom de Joey starr lui exploser les vumètres (pow pow !). Nous fîmes pour financer tout cela, et pour nous marrer, des fêtes baroques et thématiques, chaotiques et surréalistes ou tout le monde sortait miraculeusement indemne à la fin malgré la manie des skins( tantot red, tantot fafs) et leurs copains barbares ( un certain Avignon qui, par politesse et bienséance, plantait son couteau dans le bar pour demander une bière) de s'incruster, et malgré nos salles matelassés réservées au fumeurs de cigarettes qui rendent nigauds (particulièrement dans le sous sol gigantesque d'une église prêté par un curé compatissant et qui ne l'est pas resté longtemps) . Malgré surtout le climat de libre folie avec tous les excès illicites possibles, de joyeux bordel, et l'absence systématique de véritable videur ou service d'ordre pour pallier aux problèmes qui ne manquaient pas. Nous étions toute un bande, à la manière de la raya des Bérus et les concerts étaient spectaculaires avec un décor différent à chaque fois, que nous concevions avec notre bande. Parmi cette troupe il y avait Marquis aux éclairages (devenus ensuite entrepreneur en piercing sur la place de Lyon), Blary au son et disons à la gestion et au recadrage, devenus big boss d'une grande entreprise régional, Pat (et sa crête verte de chanteur punk du groupe kalash)

Pat

et son frère Chris qui officie respectivement comme dj-compositeur et homme-son du peuple de l’herbe ,et tant d'autres, car le moins que l'on puisse dire est que ça en à brassé du peuple. Deux disques et une compile plus tard, et des concerts drainant de plus en plus de monde, à une époque ou le public rock était infiniment moins important. Avec en particulier un concert salle Molière à Lyon ou nous attendions 300 personnes et ou il y en eu plus de 800 dans une ambiance de folie (ci dessous)

où les gens chantait par cœur des chansons qu'il ne connaissait pas encore, ou j'arrivais sur scène acclamée par la foule sans que je comprenne pourquoi, sans aucun incident notable malgré une fois de plus l'absence de S.O .Ensuite il y eut une difficulté à sortir du statut de groupe culte régional, ( culte tant pour l'image que pour la musique d'ailleurs) malgré quelques articles nationaux (Best…) et à se professionnaliser, car l'époque était plutôt au refus du système, sans qu'il y ait nécessairement de vision politique pour tous d'ailleurs . Le groupe s'arrêta, comme c'est souvent le cas après 7 ans de compromis, de doutes, de grosses tensions, d'engueulades, de moments d'anthologies surréalistes et de rigolades et une envie de changer les choses, dans une splendide queue de poisson, juste avant la première guerre du golfe et alors que nous enregistrions une maquette

Les batteurs multiples ont eu des parcours variés, pour le premier Franck il continue dans l'artisanat créatif, Pierre-étienne est batteur pour Jennifer et surement d'autres en variétés françaises plus ou moins académisées (non je n'ai pas dit lobotomisées) et il compose semble t'il des chansons avec son ami Olivier Bron, un autre, ex de carte de séjour, à disparu tel un batteur « spinal tapien » après un mois de répète au local, avec son matos et sans un mot, et le tout dernier Christophe est directeur très libéral d'une entreprise informatique.

 

Jérome le clavier est leader de Moko , et fait de la musique pour le théatre entre autres , Fabrice le bassiste après avoir officié au sein de Garlic frog diet (trois disques et moults concerts hardcore) est directeur d'une petite entreprise et vit sur la côte. Bertrand dit« Chip » le guitariste-bassiste, harmoniciste est juriste aux alentours de Paris après avoir migré et s'être marié aux states et continue toujours la musique en groupe ( Bob's Your Uncle , et un projet solo dénommé " The camelia Street Blury Experiment "). Juju, preneur de son et manager qui après divers métiers en France et à l'étranger, s'est lancé corps et biens dans la musique avec un projet nommé Jelo.Il est retourné dans la seule ville de France qui n'est pas la province, afin de se produire sur scène. Et enfin Jérome dit «Dien » le guitariste taciturne quoique plein d'humour, nous a joué un sale tour en nous quittant définitivement, il y a quelques années. Qu'il repose en paix….